La Bretagne, entre manche et mer celtique
- Le 23/06/2019
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Il est temps de reprendre la route, le temps de quelques jours, pour m'amener vers les petits ports de pêches de la Côtes-d'Armor ou les plateaux du Finistère, vers ces petites routes et magnifiques paysages qui constituent la Bretagne !
Saint-Patron de la Normandie et merveille de l'occident
Mais avant cela, j'effectue un petit détour vers la baie du Mont-Saint-Michel et son Abbaye. Situé à la frontière entre Bretagne et Normandie, il serait dommage de passer à côté de ce lieu emblématique du patrimoine français, terre de légendes et d'histoires, mais également haut-lieu pour tous les pèlerins du Nord de l'Europe se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Je n'arrive qu'en fin de matinée, probablement pas le moment le plus propice pour profiter des lieux. Je m'acquitte de la somme donnant accès au parking déjà rempli de voitures et de touristes se rendant vers la passerelle du Mont. Il est possible de prendre une navette, complètement gratuite, qui nous dépose au pied du village fortifié, mais je préfère me dégourdir les jambes et y aller à pied. Nous sommes en marée basse et j'aperçois des petits groupes parcourir la baie, guidés par des locaux.
Les rues étroites et le chemin de ronde sont prises d'assaut par les groupes scolaires et autres visiteurs. Il est difficile de se frayer un chemin en restant dans la rue principale, affichant de nombreuses boutiques de souvenirs et je préfère rapidement me diriger vers les ruelles désertes de toute activités.
Après avoir parcouru le chemin de ronde, je finis tout de même par rejoindre la file d'attente donnant accès à l'église abbatiale. Je déambule dans les couloirs et les pièces de ce bâtiment hors d'âge, après en avoir payé l'accès, et laisse mon esprit vagabonder, tentant d'imaginer comment pouvait se passer la vie des moines entre ces murs.
L'après-midi est déjà bien entamé lorsque je repars, et je n'ai toujours pas déjeuner. Peu importe, je vais grignoter quelque chose sur la route et me diriger vers la suite de mon périple. Je tente d'éviter les voies rapides, mais le GPS du téléphone m'y ramène inlassablement. Tant pis, je vais faire avec. Il me reste encore plusieurs jours pour parcourir les routes côtières, et j'arrive déjà au Cap Fréhel ! L'accès au parking est encore une fois payant, mais je trouve sans difficultés un endroit où me garer plus loin afin de parcourir une partie du sentier côtier.

Néanmoins, les heures continuent d'avancer et il me reste encore à trouver un endroit où dormir. Il me faudra une bonne heure de plus pour dénicher le coin, particulièrement calme, où m'installer et m'autorisant même à prendre une douche en pleine nature.
La plus anglaise des villes françaises
Il est encore tôt lorsque les premiers rayons du soleil commencent à percer à travers les nuages. J'entends la pluie tomber sur le toit de la voiture et me laisse bercer, pour me rendormir quelques heures encore. Le moment vient tout de même de se lever et de se diriger vers la côte de granit rose et la petite ville de Trégastel, mais le temps ne se prête pas vraiment à une promenade sur le front de mer et j'écourte ma visite, après avoir pris un moment pour déguster une crêpe au froment dans un petit restaurant.

A moins d'une heure de route se trouve Roscoff, ancien havre de corsaires puis de contrebandiers, qui a également vu naître le concept de centre de thalassothérapie en 1899. Aujourd'hui, cette petite citée de caractère à conservé son patrimoine architectural du XVIe et XVIIe siècles. La construction de son église, Notre-Dame de Kroas-Batz, est ordonnée par les riches armateurs et commerçants de la ville malgré les réticences de l'église. Le lieu n'est pas très touristique en cette période, me laissant l'opportunité de l'apprécier et de photographier ses ruelles.
Je continue mon chemin le long du rivage, traversant de nombreux petits ports de pêches, avant de commencer à chercher un endroit pour la nuit. Ce n'est finalement qu'après plusieurs heures, et de nombreux essais infructueux, que je trouverai un autre coin paisible. Pourtant, cela en valait la peine ! La vue est sublime et je passe un long moment à admirer la mer, perché sur une des nombreuses corniches granitiques, jusqu'à ce qu'il ne fasse plus assez jour pour distinguer le paysage.
Une pointe vers l'ouest...
Je suis toujours subjugué par le décor, véritable tableau, que j'ai pourtant passé la soirée à observer, et n'ai pas d'autres envie que de continuer à longer le littoral de cette magnifique région. J'effectuerai d'ailleurs un autre détour de mon roadbook initial pour m'orienter vers le point le plus à l'ouest du département : la pointe du Raz. Classé Grand site de France, l'accès est encore une fois payant, mais je comprends parfaitement qu'il faille préserver la faune et la flore de ce lieu hautement touristique.
Si le chemin est aménagé, il reste toutefois une partie réservée aux plus téméraires. Après avoir dépassé un panneau de mise en garde, je descends les rochers en quête d'un passage qui me permettrait d'approcher un peu plus le phare de la Vieille, perché sur le rocher de la Gorlebella ("la roche la plus éloignée" en breton). Le vent souffle, et les rafales me déstabilisent dans mon effort. J'aperçois un sentier, mais il n'est pas large et je ne peux m'empêcher de regarder les rochers en contrebas. L'appréhension de faire une chute me fait transpirer et j'hésite à plusieurs reprises avant de continuer à avancer. Je suis parfaitement conscient que la moindre erreur peut devenir fatale. Je finirai finalement par écouter mon bon sens et par faire demi-tour, pour retrouver l'allée pavé qui me ramènera à mon point de départ.
L'endroit m'a fait forte impression, et je ne reprend la route qu'avec regrets mais il y a encore tellement de choses à voir ! Je m'arrêterai encore à Port Manec'h dans l'après-midi, pour parcourir une partie du GR34 qui longe toute la côte bretonne. Ce chemin, aussi appelé "sentier des douaniers" parcours près de 1700km, et permettait aux agents de l'État de sillonner la côte afin d'empêcher la contrebande. Les maisons de douaniers, tours de gué et corps de garde rappellent la lutte sans merci qu'ils menaient.

Il me faut dégoter un autre lieu avant le crépuscule. La chance me sourit rapidement cette fois-ci, et je trouverai l'emplacement au détour d'un petit lieu-dit aux maisons de pierres. Je ne pouvais espérer plus bel endroit. Et si la matinée était brumeuse, cette fin d'après-midi a vu poindre une éclaircie, me permettant de profiter d'un magnifique coucher de soleil pour cette dernière journée. C'est avec le bruit apaisant des vagues s'abattant sur les rochers que je m'endormirai, pour rêver d'autres aventures...
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