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Sur les routes de Corrèze

  • Le 10/04/2021
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L’annonce d’un troisième confinement peu avant Pâques ne nous aura pas permis de partir comme nous comptions le faire à l’origine. Alors que nous devions partir pendant 4 jours, la déclaration faite par le gouvernement de limiter les déplacements dans un rayon de 10km à partir du samedi soir nous a obligé à revoir nos plans.

 

 

En quête des plus beaux village de France

Ce n’est que partie remise pour notre visite du Sud de la Bretagne, et à la place, nous nous dirigerons pendant deux jours vers un endroit plus proche : la Corrèze.

La première étape de notre épopée sera le petit village médiéval de Turenne. Départ en milieu de matinée, après avoir chargé toutes les affaires pour la nuit dans le 4x4 (ou presque, après s’être rendu compte à mi-chemin de l’oublie de la couette et de l’oreiller de ma copilote). Je règle le GPS de sorte à éviter tous les grands axes, ce qui nous fait perdre une grosse heure par rapport à un trajet sur l’autoroute, mais qui nous permet de profiter des petites routes de campagnes en cette magnifique journée de printemps.

Nous traverserons plusieurs villages médiévaux, nous laissant apercevoir en de maintes occasions manoirs et châteaux. Si je devais écouter mon âme d'enfant, je partirai à l'assaut de chacun d'entre eux, mais notre temps est malheureusement trop restreint pour se le permettre. Après un arrêt à Périgueux pour le déjeuner (et l’achat d’un oreiller à Décathlon), nous finirons par arriver à destination en début d’après-midi. L’ascension jusqu’au château de Turenne se fait sous une forte chaleur pour un mois d’avril, avec pratiquement 25 degrés, mais le jeu en vaut la chandelle. Le panorama nous montre une vue imprenable sur la vallée de la Tourmente. De retour dans le centre du bourg, nous profitons de passer devant un petit commerce "L'échoppe à Doudou", situé place de la Halle, pour manger une glace artisanale. Après quelques minutes à discuter et sur les bons conseils de la tenancière, nous nous procurons également d’autres produits locaux pour notre repas du soir.

La suite de notre périple nous mènera à Collonges-la-Rouge. Autre village emblématique de la région, lui aussi classé parmi les plus beaux villages de France. C’est d’ailleurs l’un de ses maire, Charles Ceyrac, qui sera en partie à l’origine de la création de l’association « Les Plus Beaux Villages de France » en 1982 pour contrer le déclin de son village, après être tombé sur un ouvrage du nom éponyme dans une librairie Parisienne. Et il est vrai que nos régions recèlent de trésors du patrimoine ! Car le contraste du grès rouge de Collonges sur la flore verdoyante est somptueux.

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Si le village n’est pas grand, nous flânerons un moment dans ses rues à l’éclat rouge, dû à la présence d’oxyde de fer, et chargées d’histoire. Entre tourelles et échauguettes, les bâtiments aux toits de lauze ou d’ardoise nous donnent la sensation d’avoir fait un bon dans le temps. D’autant plus que les ruelles sont relativement désertes, nous permettant de nous imprégner des lieux.

Le soleil commence à décliner quand nous trouvons notre lieu de bivouac pour la nuit, en bordure de la Dordogne.  L’endroit, paisible, est déjà occupé par un pêcheur que nous tentons de ne pas troubler dans sa quiétude. La température diminue à mesure que le jour baisse, et bientôt, nous serons obligés de nous couvrir pour ne pas souffrir de la fraicheur ambiante. Une fois notre couchage installé, nous ne tarderons d'ailleurs pas à le rejoindre puisque nous vivons au rythme du soleil pendant nos pérambulations.

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Causses du Quercy et haut lieu de pélerinage

Il ne fait pas encore tout à fait jour lorsque je me réveille et je peux déjà sentir l'humidité de la rosée et la fraicheur matinale. Une dose de courage plus tard, je me retrouve sur la plage de galets à côté de laquelle nous avons passé la nuit, et j'observe l'aube poindre à l'horizon en dégustant mon petit-déjeuner. Nous ne trainerons pas avant de reprendre la route. C'est notre dernière journée avant de rentrer et nous avons encore de nombreuses choses à voir ! Nous prenons la décision de faire un petit écart au programme initial pour changer de département et faire étape à Rocamadour, situé à moins de 30 minutes de là.

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Nous arrivons par le Nord, au hameau de l'Hospitalet où sont situés les ruines de l'ancien hôpital Saint-Jean fondé au XIème siècle pour accueillir les pèlerins. Ne sachant pas où se situe le cœur de Rocamadour, nous nous garons sur l'un des nombreux parking désert et partons en quête de cette ville dont on nous a de nombreuses fois ressassé la beauté. Non sans raisons ! Le point de vue est absolument magnifique sur cette cité vertigineuse qui domine le canyon de l'Alzou ! Minuscule village bâtie en paliers successifs à flanc de falaise, nous apercevons le château qui domine la basilique Saint-Sauveur et l'unique rue commerçante. Nous reprenons alors la voiture pour nous rapprocher et nous garer cette fois-ci devant la porte du Figuier, nous permettant d'enfin pénétrer dans le bourg.

Les magasins sont encore fermés et la rue abandonnée des touristes à cette heure-ci, mais nous voyons d'ores et déjà les commerçants s'affairer pour ouvrir boutique. Nous en profiterons pour escalader les nombreuses marches du grand escalier, avant de nous diriger par le chemin de ronde, nous faisant arriver au parvis par l'arrière. A l'intérieur de la basilique, toutes les statues saintes sont recouvertes, et la croix du Christ est décrochée en cette veille de Pâques. Nous n'osons pas parler pour ne pas affecter le calme et le silence qui règne en ce lieu, laissant seulement entendre le résonnement de nos pas.

La descente sera plus facile, et nous regagnerons l'allée commerçante au moment de l'ouverture des différentes enseignes. La plupart des magasins proposent des produits artisanaux et locaux et chaque étale nous donne envie de ne pas repartir les mains vides. Nous pénétrons dans une petite boulangerie, nous laissant ainsi le loisir de prendre un petit en-cas avant d'entamer le voyage retour sereinement. Nous ferons enfin un dernier arrêt à "La Quercynoise", où nous sommes accueillis par la propriétaire des lieux, qui nous offre de goûter un morceau de foie gras. Et même si nous ne sommes qu'en milieu de matinée, il n'est jamais trop tôt pour une dégustation car comme le disait un grand philosophe de l'époque Arthurienne "le gras c'est la vie !". Nous ne résisterons d'ailleurs pas au désir de prendre quelques terrines et de faire fonctionner les petits commerces. Nous en profitons également pour bavarder, et apprenons qu'elle ne sera ouverte que le temps du week-end. Elle nous confie son inquiétude pour les prochaines semaines, avec le confinement qui va limiter l'affluence de visiteurs. Et si notre situation personnelle ne nous inquiète pas quant à l'avenir, nous attendons comme tout le monde avec impatience que les choses reviennent à un semblant de normalité...

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