Bivouac et micro-aventure

Cauchemar en série

Soudainement, le véhicule se met à patiner et à glisser vers la gauche. Impossible de nous écarter vers la droite, un grillage nous bloque le passage. Nous voilà en bien mauvaise posture ! Mes pneus glissent inéxorablement vers les ronces puis rapidement, je suis dans l'incapacité d'avancer ou même de reculer. Sans m'en rendre compte, des ornières se sont creusés et le pont arrière s'est posé. Après plusieurs essais, je comprends que nous n'arriverons pas à nous en sortir seul et qu'il va nous falloir de l'aide. Mais où en trouver ? Nous rejoignons la route à pied et comprenons alors la complexité de la situation dans laquelle nous nous sommes fourrés ! Car si tant est que nous arrivons à reprendre notre progression, le sentier sera bloqué et impraticable quelques dizaines de mètres plus loin...

Nous partons à la recherche de quelqu'un qui puisse venir à notre rescousse en sonnant aux quelques maisons des environs. Nous tombons sur un couple qui va se démener en appelant la moitié de son répertoir pendant un long moment mais le soleil décroit dans le ciel, ainsi que notre espoir. Au bout d'une heure de recherches infructueuses, on prend la décision de retourner au véhicule non sans promettre de donner des nouvelles de la situation à ces formidables personnes. Nous allons devoir trouver une solution par nous-même, et ce, avant la tombée de la nuit.

De retour à notre point de départ, Maël commence par dégonfler les pneus pour tenter de gagner un peu en adhérence. Si le résultat n'est pas conséquent, il nous permet tout de même d'avancer de quelques centimètres. Suffisamment pour tenter de mettre des pierres sous les roues. Par chance, il y en a quelques-unes à proximité. Petit à petit, nous gagnons du terrain et après une bonne demi-heure de galère, nous finissons par sortir de ces fichus ornières. Nous ne sommes pas sauvé pour autant, car nous devons désormais faire machine arrière et cela implique de repasser par le bourbier dont nous venons de sortir !

Finalement, il nous faudra une heure de plus pour complètement sortir de ce guêpier et retourner au croisement. Maël, qui avait pris le volant, coupe le contact et nous prenons deux minutes pour souffler. Les dernières heures ont été particulièrement intense et la pression retombe enfin. Le crépuscule finit de tomber, et il est grand temps de nous poser et de profiter du temps qu'il nous reste. J'avais repéré non loin, une zone potentielle de bivouac et nous décidons de nous y rendre. Une fois le 4x4 positionné pour la nuit, je sors les affaires et installe le couchage pendant que mon acolyte allume le feu et ouvre une bière bien méritée.

Cette journée aura été riche en enseignements et nous savourons d'autant plus l'instant présent. Les dégats se limitent à quelques rayures sur la carrosserie et nous pouvons désormais apprécier la soirée. La nuit est déjà bien entamée au moment de rejoindre nos couchages respectifs, non sans avoir refait le monde sous le ciel étoilé.