De la Creuse à Clermont-Ferrand

Le temps est maussade, pourtant prendre la route m'offre une toute autre perspective. Celle d'une aventure de quelques jours où le temps n'a finalement que peu d'importance. Seul l'instant présent a de la valeur. J'effectue une première étape à la cascade des Jarrauds, située en Creuse entre "paumé" et "nulle part", justement le type d'endroits que je recherche mais la nuit tombe déjà. Je me dépêche de rejoindre l'emplacement du site, que j'atteindrai en moins de dix minutes. L'endroit est beau, quoi qu'un peu difficile d'accès avec le vent qu'il y a eu ces derniers jours.  De nombreuses branches et même quelques troncs sont tombé sur le sentier qui y mène. Le soleil s'est couché quand je reviens à mon Disco. Cela ne sert plus à rien de continuer les visites pour aujourd'hui et je repars en direction du lac de Vassivière pour trouver un endroit où dormir. J'utilise la vue aérienne de Google Map pour tenter de trouver un chemin qui m'amènerait au plus près du lac, tout en restant seul. Il me faut un peu de temps avant de finalement trouver un endroit tranquille, difficilement accessible autrement qu'en 4x4.

Deuxième jour

Après une bonne nuit de sommeil, il est temps de sortir de mon sac de couchage. Les nuits se sont rafraichies et j'ai un peu de mal à me lever mais je me rends alors compte que je ne suis qu'à quelques mètres de la plage. Le temps de prendre mon petit-déjeuner en admirant le paysage et je reprends la route. Il me reste plusieurs centaines de kilomètres à parcourir et des dizaines d'endroits à découvrir. Je n'effectue qu'un bref passage dans le centre ville de Meymac, d'autant que tous les commerces sont fermés en ce 1er novembre mais c'est un endroit où il va falloir que je revienne car le lieu semble avoir beaucoup de charme. Je continue mon périple vers le barrage de Bord-les-orgues, puis vers le château de Val. Malheureusement, il est pratiquement midi et les visites sont fermées jusqu'en début d'après-midi et je dois tout de même arriver à Clermont. L'endroit reste magnifique, même si le niveau de l'eau est exceptionnellement bas à cause des travaux effectués sur le barrage. J'arrive à Clermont-Ferrand en milieu d'après-midi après un passage dans le col de Ceyssat où la neige est encore très présente mais où les routes sont dégagées.

Le moment du retour

La nuit a été courte et je me lève assez tard. Je dois repartir, car si je suis en vacances mais l'ami qui m'héberge reprend le travail le soir même. Je fais quelques courses afin de recompléter mes stocks de nourriture et je reprends les petites départementales. Il y a toujours des traces de neige sur le bas-côté mais rien qui ne puisse m'inquiéter outre-mesure. Les visites du château de Chazeron sont malheureusement fermée et je ne m'y attarde que peu de temps finalement. Je passerai plus de temps à l'étape suivante, à Château-Rocher, magnifiques ruines d'un château médiéval. Le site est en réhabilitation et plusieurs zones sont inaccessibles mais je prends cette fois-ci le temps d'observer le paysage et n'ai pas envie de repartir tout de suite. Mais la nuit arrive et il me reste de la route à faire. Le GPS me fera prendre à plusieurs reprises des pistes de terre que je me fais une joie d'emprunter.

Le prochain point de mon roadbook est le pont suspendu de Budelière où je compte faire étape. L'ouvrage semble hors du temps, et je veux pouvoir le contempler de jour. J'effectue une première traversée, alors qu'il fait noir, qui me parait surréaliste ! Il n'y a la place que pour le passage d'un seul véhicule et on se croirait l'espace d'un instant à l'autre bout du monde, quelques part au milieu de la Cordillière des Andes. Le lendemain, je ne regrette pas d'être resté afin de pouvoir l'admirer. Il n'y a plus beaucoup de constructions de ce genre, il me semble qu'il date des années 1920. Je me rends d'autant plus compte qu'il n'y a pas forcément besoin d'aller très loin pour trouver des merveilles de notre patrimoine. Je pense que c'est probablement l'endroit qui m'aura fait la plus forte impression ! J'ai toujours aimé les châteaux, depuis tout petit, leur taille et le sentiment de force qui s'en dégage mais j'ai ici eu l'impression d'être transporté à l'autre bout du monde.

Je ne sais pas quand est-ce que je pourrai repartir pour un roadtrip de quelques jours, le plus tôt possible je l'espère. Peut-être au moins un week-end ? Mais c'est aussi à moi de créer les occasions.