Euskal Herria et Pyrénées

Je suis en vacances, je ne suis donc pas pressé et même si je veux rejoindre Biarritz dans la journée, j'emprunte autant que possible les petites départementales de la Dordogne, du Lot-et-Garonne et des Landes. J'arrive finalement à Capbreton dans la nuit où je cherche un coin tranquille pour dormir. Ma quête d'un endroit calme et isolé sera cependant plus difficile que prévu, entre les chemins inaccessibles aux véhicules et les sentiers de sable. Car même si je possède un 4x4, mes pneus à profile routier ne sont pas conçu pour cette utilisation et je ne désire pas me retrouver ensablé au milieu de la nuit ! Je finirai tout de même par dénicher un endroit où me poser quelques heures avant de repartir pour admirer le levé du soleil au phare de Biarritz.

Je ne resterai que le temps d'une journée et d'une nuit mais avant d'explorer cette ville située dans le creux du golfe de Gascogne, je me dirige vers la pointe Saint-Martin et son phare qui domine l'agglomération. Il est encore tôt et le soleil montre à peine le bout de son nez, le temps pour moi de prendre quelques photos et d'écouter le bruit des vagues s'abattant sur les rochers en contrebas. Il fait étonnamment bon pour cette période et je laisse les embruns me caresser le visage. Le lieu est encore désert, j'aperçois un joggeur passer de temps en temps et les premiers volets s'ouvrir. Il est temps pour moi de rejoindre mon père et mes grands-parents pour continuer la journée. 

A peine passé le pas de la porte que déjà reparti pour acheter quelques victuailles pour le repas de ce soir. On ne prend pas le Discovery, trop encombrant dans les rues étroites de Biarritz ! On se rend au marché des Halles en plein centre-ville.  On peut tout de suite sentir les étales pleines de fruits frais, ou les fromages provenant de petits producteurs locaux. Nos quelques emplettes effectuées, nous prenons le chemin du retour pour le repas de midi. Le temps défile à toute allure et je décide de partir me promener à peine le repas fini. Je déambule dans les rues au gré de mes envies. Ce n'est pas la première fois que je viens ici, mais c'est une première en dehors des vacances scolaires. Le bord de mer n'est pas aussi bondé de touristes qu'à mon habitude, ce qui me permet de profiter d'autant plus. Certains bronzent déjà en maillot de bain sur la grande plage. Un passage par le bookstore, cette librairie atypique dénichée sur internet, et où je pourrai sans soucis passer la journée. Puis direction le rocher du Basta et le rocher de la Vierge avant de revenir par les rues commerçantes qu'il est déjà 16h passée. Je rentre afin de préparer mon départ le lendemain car il est maintenant temps de se diriger vers la véritable raison de ce roadtrip, les montagnes ! Parcourir l'arrière pays basque, d'un village typique à l'autre, jusqu'au contrefort des Pyrénées.

Pays Basque, son piment et ses villages atypiques 

Sorti de la ville, je me dirige vers Saint-Jean-Pied-de-Port puis vers les Pyrénées. Je commence l'ascension sur des routes toutes plus belles les unes que les autres, laissant souvent place à des paysages majestueux. Les véhicules sont rare en ce début de semaine et le soleil baigne mon visage à travers le pare-brise. Je croise à plusieurs reprises des Pottoks, cette très ancienne race de poneys vivant principalement à l'ouest du Pays basque, broutant l'herbe sur les bas-côtés de la route et laissés en liberté. Rapidement, je commence à voir les premières traces de neige jusqu'à ne plus apercevoir autre chose que ce blanc manteau tout autour de moi. Quelques pistes de ski apparaissent également, équipées des fameux "tire-fesse" si casse-gueule lorsque l'on est pas habitué. Je continue cependant ma route jusqu'à arrivé à la frontière espagnole uniquement indiqué par un panneau, pas de grands magasins vendant alcools et cigarettes sur ces axes secondaires. Les heures avancent, les kilomètres défilent et les villages sont rares. Je n'ai que très peu de réseau pour utiliser le GPS et ma carte des Pyrénnées-Atlantiques ne couvre qu'une toute petite partie de l'Espagne. J'arrive cependant à me débrouiller pour retrouver la route jusqu'en France.

On se rend vite compte de la différence de richesse entre la Navarre et l'Aragon. Là où même les routes secondaires étaient en parfait état, longées de barrières de sécurités en Navarre, en Aragon, c'est plus rudimentaire. Quelques barrières ici et là, lorsque le virage est vraiment dangereux, sinon on peut distinguer tout ce qui se trouve en contrebas. Par chance, je ne croise aucun autre véhicule, il n'y avait de toute façon pas la place. Je traverse quelques villages espagnols mais ne m'arrête pas. Je finis par retomber sur la nationale E-7 qui m'amènera au tunnel de Somport et vers la frontière. Nous sommes déjà en fin d'après-midi, et il me reste toujours à trouver un endroit où dormir. Je me dirige à nouveau vers le sommet dans l'espoir de trouver un chemin qui me permette de me réveiller avec une vue sur les montagnes mais la neige bloque tout. Qu'à cela ne tienne, je déniche tout de même un coin isolé, et je me réveillerai plus tôt pour contempler l'aube se lever !

Quatrième jour, celui de la route du retour. Je profite de ces derniers instants seuls pour admirer l'immensité de la nature. Quelques photos et les doigts congelés plus tard, je redescends vers la vallée, la population et la vie de tous les jours. Seulement quatre jours qui m'auront permis de m'évader, mais qui n'auront fait que confirmer une chose : l'envie de continuer à voyager.